Appel à communications

2e CONGRES INTERNATIONAL D’HISTOIRE DES ENTREPRISES EN FRANCE

PARIS, 14-16 juin 2023 – APPEL À COMMUNICATION

 

CRISES, TRANSITIONS ET RÉSILIENCES : VUES NOUVELLES SUR LES ENTREPRISES EN FRANCE ET DANS LES ESPACES FRANCOPHONES

 

INTRODUCTION

 

En France et dans l’espace francophone, les entreprises ont connu ces dernières années, comme leurs homologues dans le monde, des moments de crises et des transformations profondes. La pandémie du Covid-19, qui s’est développée de façon foudroyante depuis le début de 2019, a donné lieu, comme après chaque crise, à de nombreuses analyses sur les mutations du monde économique. Ces interrogations ont été relancées et avivées, notamment en Europe, par l’éclatement de la guerre d’Ukraine qui, notamment, porte des coups sérieux au système mondial des échanges et, à travers lui, à la mondialisation des années 2000-2010. Comme à chaque fois, de nombreux commentateurs se sont demandé et se demandent si le « monde d’après » sera, ou pas, comme avant.

 

1e PARTIE : PROBLÉMATIQUES

 Ainsi les crises, les conflits ou les guerres mettent à l’épreuve les entreprises. Ils les obligent à se transformer et testent leur résilience. Mais ils engagent aussi l’État. Les résonnances keynésiennes des mesures prises dans des temps récents face à la crise de la Covid-19 ont contribué à interroger les modèles économiques ou politiques jusque-là dominants. Elles nous rappellent que l’État entendu au sens large est et demeure toujours un acteur majeur dans les périodes de crise. Avec le recul, comment ne pas penser à d’autres périodes de l’histoire ? Les crises économiques cycliques du XIXe siècle - celle par exemple de 1846-47 ou la longue dépression des années 1883-1896 -, ou celles du XXe - 1921-1922, 1926-27, plus encore la « grande dépression » des années 1930, celles, récurrentes des années 1970, 1980 et 1990, ou plus près de nous les chocs de 2007-2009. Comment ne pas évoquer aussi les conflits militaires, de plus en plus industrialisés, qui ont engendré la guerre totale, puis ouvert sur l’âge nucléaire et les conflits indirects entre superpuissances passées, présentes ou émergentes. À ces crises, succèdent des périodes de reconstructions, de restructurations et de transformations plus ou moins brutales. Ces questions ne sont pas nouvelles. Les historiens, comme des chercheurs relevant d’autres disciplines, ont déjà étudié ces périodes et les processus d’adaptation, de reconversion ou de mutation des économies nationales ou régionales, des entreprises et de leurs acteurs respectifs. Si certains secteurs de l’économie ont résisté, voire bénéficié des crises, d’autres en ont souffert au point, parfois, de disparaître au profit d’acteurs étrangers. De nouvelles structures, de nouveaux équilibres et de nouvelles façons de penser ou de faire ont souvent émergé de ces périodes.

Que peut nous apprendre ici l’Histoire ? Les difficultés, voire l’effondrement de certains secteurs constituent une première source de compréhension de l’actualité. La distance historique permet de mieux revenir sur les concepts, pour en identifier les permanences et les contingences et faire apparaître les temporalités de ces phénomènes majeurs. Cela conduit à s’interroger sur leur éventuelle nouveauté ou modernité, permet de savoir ce qu’ils peuvent engendrer en termes de « transitions » ou de « résilience »... Si ruptures il peut y avoir, où, quand, comment et pourquoi sont-elles susceptibles d’apparaître au regard de la dimension historique ? Ne faut-il pas plutôt parler d’accélération de tendances plus anciennes ? Comment ces phénomènes interrogent-ils les cadres intellectuels, les outils et les méthodes de la business history à la française ? Répondre à ces questions constitue l’objectif assigné au deuxième Congrès de Paris.

Il s’agit, dans un esprit d’ouverture intellectuelle et disciplinaire, de rassembler le plus largement possible des chercheurs issus de différentes traditions des sciences humaines. Il convien'y dès lors qu’ils inscrivent leurs travaux dans une perspective historique ou qu’ils abordent des questions liées à la dynamique historique des entreprises. Outre les collaborations et  les confrontations entre les enseignants et chercheurs français ou étrangers, l’objectif de ce congrès est aussi de favoriser les échanges entre le monde académique et les acteurs de la vie économique, tant publics que privés, qui s’intéressent à l’histoire des entreprises, à leur  positionnement et à leur fonctionnement, à leurs performances, à leurs structures et à leurs stratégies, à celle, plus largement, des organisations et de tous ceux qui y vivent et y travaillent. Enfin, le congrès se fixe, logiquement, l’objectif d’offrir, à propos de ces objets, l’occasion d’une réflexion sur la façon dont l’histoire des entreprises se fait, s’écrit aujourd’hui en France ou dans l’espace francophone. Cela ouvre la voie à un large débat sur les perspectives et les différences par rapport à d’autres approches, notamment anglo-saxonnes. Il s’agit ainsi d’aborder trois grands groupes de questions.

 

2e PARTIE : AXES PROPOSÉS

 Dans la droite ligne des questionnements qui précèdent, trois axes majeurs se dégagent. Il s’agira d’évaluer et/ou de mesurer les forces et les faiblesses des entreprises françaises et étrangères dans un environnement de crise. Il conviendra ensuite de s’interroger sur les pratiques et les comportements des firmes françaises face au défi du changement et de l’adaptation. Enfin, la question se pose de savoir si l’histoire des entreprises en France dispose ou non des outils et des concepts pour penser la transition et la résilience aujourd’hui ?

 1-    Forces et faiblesses des entreprises - françaises ou étrangères - dans un environnement de crise ?

 De fait, tenter d’évaluer ou de mesurer les forces et les faiblesses des entreprises et/ou étrangères implique de répondre à quelques questions fondamentales : quelles sont les contraintes auxquelles elles sont confrontées ? Quelles stratégies élaborent-elles pour y faire face ou pour assurer et/ou poursuivre leur croissance ? Quelles incidences les unes et les autres ont-elles sur les structures (gouvernance, formes de propriété) ? Celles-ci ont-elles eu, en retour, un impact sur les contraintes et les stratégies ? Peut-on identifier, dès lors, un modèle français d’organisation et de management ?

 

1.1-         Les contraintes

• Poids des institutions publiques nationales (État, politiques économiques, entreprises publiques, rôle du droit et des lois sociales, cadre légal et réglementaire, etc.) ;

• La question de l’indépendance nationale ;

• Spécificités du fonctionnement du marché du travail et des relations sociales ;

• Modalités de régulation des marchés et de la concurrence (prix, standards, normes, lobbys, cartel, droit des affaires et de la concurrence, etc.) ;

• Poids des organisations associatives et coopératives dans la dynamique économique.

 1.2-         Les stratégies

• Choix stratégiques et choix géographiques : le positionnement sur la chaîne de valeur dans le capitalisme mondialisé;

• Les entreprises françaises et la technologie (modalités de production, robotisation, technologie des produits, innovation et recherche) ;

• La question entrepreneuriale et managériale (risques versus innovations) ;

• Les formations (recrutement des élites managériales, rôle des ingénieurs, poids des consultants) ;

• Modalités de financement de l’activité économique (banques, marchés des capitaux, modalités de régulation monétaire et financière, etc.) ;

• Pratiques comptables, financières ou marketing, gestion du personnel.

 1.3-         Les structures

• Gouvernance, formes de propriété (familiale, actionnariale), statuts juridiques, modalités de contrôle ;

• Structure et dynamique des politiques d’investissement, de soutien à la recherche et à l’innovation ;

• Existence et/ou persistance d’un modèle français (formes d’organisation, styles et techniques de management, mentalités, valeurs et idéologies spécifiques).

 

2-    Les entreprises françaises face aux défis du changement et de l’adaptation ?

 Il est souhaitable de s’interroger aussi sur les pratiques et les comportements des firmes françaises face au défi du changement et de l’adaptation : impact des crises sanitaires (et pas seulement de la Covid-19), rééquilibrage mondial de flux d’investissement (ainsi avec la crise ukrainienne), transformations internes (composition et organisation des entreprises) et externes (impact des données et des facteurs géopolitiques), émergence d’une nouvelle régulation nationale et internationale au point que, tant dans les doctrines que dans les faits, on puisse parler de fin du libéralisme.

 2.1- L’impact des crises sanitaires dans la longue durée (des pestes à la Covid)

• Leçons des crises sanitaires du passé (même lointaines) sur la façon de gérer les crises (urgence, développement durable et pollution, technologies de l’information et de la communication d’hier et d’aujourd’hui, apports spécifiques de l’archéologie) ;

• Place des considérations éthiques (pouvoir régalien et libertés individuelles, responsabilité sociale des entreprises (RSE), etc.

• Nouvelles formes de travail et d’organisation, question des minorités et du respect des diversités.

2.2- Le rééquilibrage mondial des flux d’investissement

• Assiste-on a une évolution de la dynamique historique de certaines activités françaises sur les marchés mondiaux : retour des investissements en France et en Europe ? Stratégie de recentrage ?

• Évolution ou adaptation du poids et du rôle des entreprises étrangères en France.

 2.3- Les transformations de l’entreprise

• Transformations à l’interne : composition et organisation des entreprises (Genre, minorités visibles, « positive action ») ;

• Transformations à l’externe : les entreprises dans les relations géopolitiques de la France avec d’autres économies mondiales ou d’autres aires culturelles (Asie, Afrique, Europe, Amérique du Nord, Amérique Latine).

 2.4- Vers une nouvelle régulation nationale et internationale : la fin du libéralisme ?

• Évolution des doctrines et politiques de régulation (du global au local) ;

• Évolution des pratiques de régulation privée (concurrence, monopoles, cartels, etc.), publique (planification, nationalisation, etc.) et mixte (taxe carbone,).

 

3-    L’histoire des entreprises en France dispose-t-elle les outils et les concepts pour penser la transition et la résilience aujourd’hui ?

 De tels questionnements impliquent aussi une dimension méthodologique : l’histoire des entreprises en France dispose-t-elle des outils et des concepts permettant de penser la transition et la résilience aujourd’hui ? Cela implique d’identifier les concepts et les cadres pertinents, de revenir sur les sources et leur exploitation, en tenant compte des expériences accumulées et des voies nouvelles qui s’esquissent aujourd’hui. Enfin, en une période de profonde transformation de la transmission de la transmission des savoirs, il est devenu crucial en s’interroger sur la question de la publication des travaux et des résultats de recherche (langues et langages, support, droits de propriété et diffusion des savoirs).

 3.1- Concepts et cadres intellectuels

• Théories et pratique de la pluri, inter et transdisciplinarité ;

• Écoles (d’histoire, de gestion, etc.) et approches méthodologiques nationales, écoles internationales (notamment anglo-saxonnes) ;

• Alternatives entre quantitative et qualitative (approches économétrique, institutionnaliste, etc.) ;

• Dialogue avec de « nouveaux » acteurs : archivistes, chercheurs des Sciences humaines et sociales - historiens, gestionnaires, sociologues, économistes, anthropologues…-, entreprises de communication et d’histoire, juristes, journalistes, revues, journaux, sociétés savantes et associations académiques, Think-tanks, etc. Comment dialoguer ?

 3.2- Les sources et leur exploitation : expériences accumulées et voies nouvelles

• Risques et défis pour l’historien des entreprises (accessibilité des archives, contrôle, droits de propriété, destruction d’archives, nouvelles sources, nouvelles formes de conservation ou de valorisation des fonds par les entreprises, etc.).

• Les pratiques de l’histoire des entreprises (conservation de la mémoire, outils de valorisation et de communication, formation des salariés, levier de changement, construction de la stratégie, etc.).

• L’impact des nouvelles technologies (constitution des archives, conservation, accessibilité, communication, droits d’usage et de propriété).

 3.3- Rendre publique les résultats des recherches

• Langue et langages (comment parler, rôle de l’anglais, etc.)

• Les supports (médias, revues, publications,

• Propriété intellectuelle et diffusion (droits d’auteur, open source, etc.)

• Constitution de la mémoire des entreprises immédiate ou très récente (archives collectées sur des crises en cours, archives orales, communication des archives numériques récente aux chercheurs, etc.).

 4- Centenaire Eiffel

Dans le cadre du centenaire de la mort de Gustave Eiffel, le congrès offrira une place significative aux travaux et communications qui déclineront les problématiques et les axes présentés dans cet appel d’offre. Communications, sessions ou contributions qui mobiliseraient les sources, l’histoire ou les produits en liaison avec la carrière de Gustave Eiffel, l’histoire de ses inventions et de ses entreprises seront les bienvenus

 

Attention : pour déposer une proposition, il faut d'abord ouvrir un compte sur le site SciencesConf : https://www.sciencesconf.org/user/createaccount  

 

Sessions thématiques complètes :

* Ouverture : 23 septembre 2022 Proposer une session

* Date limite de dépôt des propositions : 28 janvier 2023

 

Communication individuelle :

* Ouverture : 15 octobre 2022  Proposer une communication

* Date limite de dépôt des propositions : 28 janvier 2023

 

École Doctorale :

Chaque candidature devra être accompagnée d'une lettre de motivation, d'une lettre de soutien du directeur de thèse, d'une présentation du projet ou d'un chapitre de la thèse.

* Ouverture des candidatures : 23 septembre 2022 candidater

* Date limite de dépôt des candidatures : 28 janvier 2023

 

Session « Poster »  :

* Ouverture des candidatures : 28 octobre 2022 candidater

* Date limite de dépôt des candidatures : 24 février 2023

 

Prix du meilleur livre d’histoire d’entreprise publié entre 2020 et 2022  et Prix de la meilleure thèse d'histoire des entreprises :

Modalités d'attribution

  

- Website : https://businesshist23.sciencesconf.org/

- Twitter : @BusinessHist23

Le Congrès est organisé par l'Association de soutien aux congrès des sociétés historiques et scientifiques (ASCSHS) qui s'appuie sur un comité de pilotage et un comité scientifique pour l'élaboration du programme et l'évaluation des propositions

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